San Pedro d’Atacama, terre d’impédance infinie

Nous voilà arrivés au Chili, à San Pedro d’Atacama. Ça ressemble un peu au Sud Lipez bolivien, mais en plus chaud et plus sec. Les journées sont très chaudes et les nuits glaciales.

L’ambiance est 100% « backpackers » (routard en français). Nous croisons 9 gringos pour un local.

Nous nous installons dans l’hôtel le moins cher de la ville, 5000CLP (7.50EUR) par personne. La cuisine est un peu catastrophique et les lits sont en dortoirs, mais le propriétaire est sympa, bien qu’un peu branleur. Il ne se donne pas la peine de changer le joint du robinet de la salle de bain qui fuit, alors que ça doit coûter dans les 3€ et qu’on est en plein désert, pas le lieu idéal pour gaspiller de l’eau. A part ça toutes les après-midi il s’entraîne à chanter, et je ne peux résister à la tentation de vous faire écouter un extrait…

Parmi les activités à faire sur place, nous excluons les lacs altiplaniques et les geysers que nous venons de voir pour bien moins cher en Bolivie. Ça ne tente pas non plus à Marta de refaire du sandboard, malgré qu’ici, vu que la dune est bien plus petite qu’à Huacachina, ils se sont différenciés en proposant un Pisco Sur (13°) avant chaque descente. Reste le lac salé, la vallée de la Lune, et l’observatoire astronomique.

Nous commençons par la vallée de la Lune, connu pour être le lieu le plus sec de la planète. C’est faisable en VTT ou en bus, pour à peu près le même prix. Pas très en forme nous choisissons l’option bus. Notre guide se présente et Marta me dit : « je parie qu’elle fait de l’escalade ». En effet, elle a tout du stéréotype de l’escaladeuse : musclée sec, hyperactive et légèrement imbue de sa personne. Marta ne s’est pas trompée : un gamin commence à grimper sur des rochers et elle dit à ses parents : « il faut qu’il fasse de l’escalade le petit. Nous autres de l’escalade, nous avons une vie saine, sans alcool, car si tu bois avant d’assurer quelqu’un, tu peux le tuer. L’escalade c’est comme le Yoga, tu prends conscience de ton propre corps… » La machine est lancée !

A part ça la vallée de la Lune n’est pas inoubliable, mais comme c’est le lieu le plus sec de la planète, on a envie de voir à quoi ça ressemble. Et nous tirons la conclusion que ça doit être plus sympa à faire en vélo (à condition d’amener des litres d’eau).

Le lendemain, nous nous renseignons sur les observatoires astronomiques. On nous a recommandé « l’observatoire du professeur français » (agence Space Obs). C’est plus cher, mais il paraît que les autres ne donnent pas d’explications et se contentent de mettre des télescopes à disposition. La vendeuse de l’agence nous informe que la dernière session du mois c’est le soir-même. Nous n’y avions pas pensé, mais la Lune empêche de voir les étoiles lorsqu’elle est trop lumineuse. Nous aurions du inverser les deux activités : la vallée de la Lune pour la pleine Lune et l’observatoire lorsque la Lune est plus pâle. Quoiqu’il en soit, nous réservons puis allons louer des VTT pour l’après-midi, direction le lac Cejar.

La ballade n’est pas très longue, mais la chaleur nous épuise vite. Le lac Cejar est un lac salé, où l’on flotte comme sur la mer morte. Le problème c’est que l’eau est froide et le sel pique beaucoup. Heureusement, la guérite des gardes du parc national est équipée de bidons d’eau pour se rincer. Nous repartons juste avant l’arrivée des bus qui viennent tous en fin d’après-midi.

Le soir, un peu fatigués, nous préparons pulls et bonnets pour la soirée à l’observatoire. Juste avant d’arriver le bus éteint ses phares et roule guidé par une ligne de diodes. Nous sommes accueilli par le fameux professeur français. Rien à voir avec un vieux savant fou : il a environ 45ans, il lui reste des cheveux, et il est habillée avec une parka un peu « fashion ». Il est accompagné de sa partenaire chilienne, qui ne parle pas super bien français, mais qui est tout autant experte que lui. Elle nous impressionne lorsqu’elle dit : « normalement Jupiter devrait se lever vers l’Est d’ici peu ». Aussitôt a-t’elle terminé sa phrase que l’on voit un point lumineux apparaître de derrière la montagne, que l’on observera plus tard au télescope, accompagné de quelques un de ses satellites.

Les explications du français valent le coup, il arrive à maintenir l’attention du public avec des petites blagues (et en se moquant du canadien de service) et explique de manière assez illustrée pour que tout le monde puisse comprendre. Il laisse une part importante à l’histoire de l’astronomie et à la cosmologie (la manière dont les hommes se représentent leur univers), aspect intéressant qui mêle science et culture. La seule déception est que, puisque le tour est conçu pour le grand public, il explique surtout les bases. Nous finissons la soirée autour d’un chocolat chaud dans sa maison à l’ambiance « caverne » : assis dans la pénombre autour d’un petit patio au jour duquel nous pouvons continuer à voir les étoiles.

Enfin je me dois d’expliquer d’où vient le titre de cet article. Dans le désert d’Atacama, le sol est tellement sec qu’il est impossible d’y installer une prise de terre : le sol, totalement minéral et dépourvu d’eau, ne conduit pas l’électricité. C’est pourquoi on y trouve de nombreuses momies : ce ne sont pas des corps embaumés comme en Egypte, c’est simplement que lorsqu’un corps est enterré, il se dessèche instantanément et ne pourri pas.

 

Nous partons le lendemain avec la compagnie de bus Geminis, pour Salta en Argentine.

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