Puerto Madryn, Marineland, mais en vrai

Puerto Madryn, c’est encore la Patagonie. Pourtant il faut 20h de bus depuis El Chalten (en repassant par El Calafate, puis en changeant de bus à Rios Gallegos). Le paysage est invariable : on peut s’endormir 4h, se réveiller et avoir l’impression d’être au même endroit qu’auparavant.

Le vent d’ouest, perpendiculaire à la route, est omniprésent pendant tout le voyage. Heureusement, il ne souffle pas à 200km/h comme le jour où deux autobus se sont renversés ( http://www.radiopolar.com/noticia_68021.html ). Les véhicules roulant à droite, je me dit que ça pourrait être un bon trip de prendre ces routes interminables en kite-buggy.

Nous arrivons sous une tempête de sable : le vent vient des terres et souffle à 30 nœuds environ en soulevant toute la poussière de la Pampa sèche. Ça pique les yeux, mais ça nous donne à un coucher de soleil d’une couleur exceptionnelle. Une bonne météo pour dormir dans l’hôtel Ancla Sur, dont la spécialité sont les pancartes : « Le sucre est réservé aux petits déjeuners, merci de ne pas insiter », « La douche est limitée à 7min par personne », …

Puerto Madryn et la péninsule Valdès sont réputés pour leur faune marine : baleines, orques, otaries, … Nous arrivons à la fin de la saison des baleines, du coup on ne peux plus les observer depuis la plage, il faut prendre un tour en bateau, mais sans aucune garantie de les voir. Avec Marta, nous nous disons que nous nous rattraperons dans le Golfe de Gênes, un autre sanctuaire de cétacés, à quelques heures de Nice. Les otaries sont plus faciles à observer. Trois options :

  • louer un vélo pour aller à Punta Loma et les observer à marée basse lorsqu’elles sont toutes sur la plage
  • prendre une excursion en kayak, les kayaks étant mise à l’eau à quelques centaines de mètres de la colonie, et aller observer la colonie à marée haute, lorsqu’en l’absence de plage les otaries sont obligées de se mettre à l’eau
  • prendre une excursion palmes-masque-tuba (encore appelé PMT ou snorkeling) ou en plongée, 45 minutes de vedette depuis Puerto Madryn, qui se fait à marée haute aussi

Nous choisissons l’option PMT, qui est aussi la plus onéreuse. Deux agences proposent ce tour : Lobo Larsen et Scuba Duba. Lobo Larsen est un peu moins cher si on paye en dollars : en effet, le gouvernement argentin impose un plafond, ridiculement bas, à chaque citoyen qui désire changer des devises. C’est pourquoi les dollars, et dans une moindre mesure les euros des étrangers, sont toujours échangés à bon prix, souvent 2 ou 3 dixièmes de plus que le cours officiel.

Pour vendre le trip, qui coûte dans les 100€ par personne, le vendeur nous montre une vidéo où les otaries n’ont rien à envier au chien pour le titre de meilleur ami de l’homme : elles nagent avec eux, se laissent caresser, mordillent les doigts…

Nous passons la soirée à essayer de retirer l’argent nécessaire à la sortie, à l’hôtel et au trajet en bus. Pas facile, car en Argentine, les retraits sont plafonés. Finalement nous pouvons payer le trajet en bus directement en CB, et avons juste assez de liquide pour la sortie et l’hôtel.

Nous avons RDV le lendemain matin à 7h, horaires de marée obligent. Notre groupe est formé d’un couple de New Yorkais, de Roberto, un volubile retraité de Bueno Aires, et de nous mêmes. Viens le moment de s’équiper de combi néoprènes de 7mm : salopette, veste, chaussons, gants, cagoule. Avec ça on peut rester des heures dans l’eau à 16 degrés de Puerto Madryn. Le New Yorkais à quelques problèmes lorsqu’il essaye d’enfiler son bas de combi en gardant ses baskets:-D On peut dire à sa décharge que c’est la première fois qu’il porte du néoprène, mais je crois que même dans ce cas le bon sens devrait suffire.
Nous attendons la vedette, qui nous amène sur la colonie d’otaries. Le temps d’attendre que le groupe de la compagnie concurrente finisse (histoire de ne pas stresser ces animaux sauvages), nous nous mettons à l’eau aux alentours de 9h, pour 30minutes, la limite étant imposée par les autorités, toujours pour troubler un minimum la tranquillité des animaux.

Roberto a un petit moment de panique lorsqu’il se met à l’eau, et le guide à l’idée de lui donner la bouée de sauvetage du bateau, ce qui lui permet également de le tracter en utilisant le bout relié à la bouée. Ce montage ne fera pas peur aux otaries qui s’approchent de lui. L’interaction avec les animaux n’est pas aussi intime que sur la vidéo de démonstration, mais nous les voyons nager à quelques mètres de nous, et il faut bien penser à regarder dans toutes les directions car des fois ils sont juste derrière.

Nous remontons dans le bateau et prenons le maté en revenant sur Puerto Madryn. On nous donne RDV le soir à l’agence pour récupérer la vidéo (qu’il faut payer en supplément). Elle a été filmée avec un compact haut de gamme dans une carcasse étanche et la qualité est du coup bien supérieure à celle d’une GoPro ou d’un compact étanche.

Conclusions sur la sortie :

Quelques petits détails pourraient être améliorés :

  • l’heure de départ : malgré un RDV matinal à l’agence, nous sommes arrivés sur la colonie alors que la marée avait déjà commencé à baisser. Du coup une grosse partie de la colonie n’était pas à l’eau. Un peu moins de temps morts aurait pu améliorer ça
  • l’absence de plombs pour ceux qui le désirent : avec 2x7mm de néoprène, sans plombs, c’est très difficile de plonger sous l’eau. J’avais pourtant demandé des plombs, mais on me dit que ça ne sert à rien, car tout se passe à la surface. Or ce n’est pas totalement vrai car même s’il n’y a pas beaucoup de fond, les otaries passent des fois au raz du fond. De plus, pour ceux qui ont l’habitude, on se sent bien plus à l’aise.
  • la vidéo de démonstration permet certes de vendre, mais, en montrant les meilleurs images des année antérieures, elle place les attentes au dessus de ce qu’on peut attendre d’une sortie moyenne

Comment aller nager avec les otaries pour son propre compte, sans guide, et sans bateau :

  • déjà il faut avoir le matériel : palmes-masque-tuba et combi pour de l’eau à 16 degrés
  • ensuite il faut se rentre au « mirador » d’où on peut observer la colonie à pieds, s’équiper et se mettre à l’eau en contournant la colonie. Surtout ne pas traverser la colonie pour se mettre à l’eau et regagner le large, c’est interdit car ça dérange les animaux
  • nager à 30m du bord et s’approcher de la colonie par le large, sans aller à moins de 15-20m du bord
  • attendre, ce n’est pas l’homme qui s’approche des otaries, mais les otaries qui s’approchent de l’homme. Elles sont plutôt de nature curieuse, et surtout ne craignent aucun prédateur dans le golfe de Puerto Madryn

Le lendemain, nous faisons un tour sur la plage, en attendant notre dernier grand trajet en bus qui nous mène à Bueno Aires, dernière étape en Amérique du Sud.

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2 Responses to “Puerto Madryn, Marineland, mais en vrai”

  1. Cyrille says:

    Regarde Sandrine, ils sont retournés à Puerto Madryn !!! Ah non ! Ils sont juste un peu à la bourre dans leur posts. 🙂
    Sympa de vous lire et de vous voir !
    Sandrine et Cyrille, toujours paisibles !

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