Trujillo et Huanchaco

Nous avons passé les quatre derniers jours à Trujillo et Huanchaco.

Nous avons pris le bus depuis Lima avec la compagnie Cruz del Sur. Ce n’est pas un bus comme on peut en trouver en Europe : sièges inclinables à 160 degres (2eme classe) ou 180 degres (1ere classe), petite couverture et oreiller, repas servi à bord. Sans compter les deux cabines de toilettes « à usage exclusif d’urinoir ». Ce qui fait que le trajet de 10h passe mieux. L’inconvénient c’est qu’il est interdit d’ouvrir les rideaux « pour motif de sécurité », sans doute pour ne pas voir la mort en face. Le voyage nous a coûté chacun S/.70 (Soles, la monnaie péruvienne).

Arrivé à Trujillo à 9h le lendemain, nous avons pris un taxi pour Huanchaco, petit village de pêcheurs et station balnéaire. Nous y avions réservé une chambre à l’hôtel ‘El Ancla’, très propre avec une joli déco, mais un peu excentré. S/.30 la nuit pour une chambre double.

La chambre étant disponible à partir de 13h nous avons laissé nous sacs à l’hotel et nous sommes allé faire un tour dans le village. En plus d’être un paisible village de pêcheurs, on y trouve de belles vagues, de taille variables et surtout très longes. Avec le niveau et la forme pour ramer suffisamment au large, on peut surfer sur des centaines de mètres, sur une vague qui déroule sans casser. Après avoir fait un tour chez les loueurs de planches, nous avons décider d’aller l’après-midi louer chez Lorenzo, un jeune qui a ouvert il y a peu son école de surf. La location surf et néoprène coûte S/.20 par jour. Mais pour l’instant il est l’heure de manger.

C’est l’occasion de tester le ‘ceviche’ un poisson typique de la région. Le poisson en lui-même a bon goût, mais la marinade piquante qui l’accompagne a eu raison de Marta. Surtout qu’au Pérou, il n’y a pas systématiquement de pain servi à table.

L’après-midi, j’ai surfé mes premières vagues du Pacifique, tandis que Marta discutait avec une Allemande qui faisait du volontariat à Trujillo. Elle est passé par www.otracosa.org, une ONG locale très active. Son projet consiste à aider les personnes handicapées à s’épanouir via la musique. Ca avait l’air bien organisé avec un vrai effort pour intégrer les volontaires étrangers dans des initiatives locales.

 

A coté des surfeurs aux planches de polystyrène et d’époxy (qui d’ailleurs sont pour la plupart faites par un shaper local) on trouve aussi à Huanchaco d’étranges planches de paille, appellées Tup en langue Chimu, mais surnommés « chevaux » par les colons espagnols, en raison de la position des pêcheurs qui les utilisent pour tendre leurs filets ou relever leurs casiers : les pieds de part et d’autre de l’embarcation. Ils sont apparu en l’an 100 et sont encore utilisés de nos jours ; pour la pêche, mais aussi pour promener les touristes.

Le jour suivant, nous somme allé à Trujillo en ‘Combi’ : il s’agit d’un réseau de bus privés, avec des lignes bien définies,et des arrêts à la demande. Le véhicule était un van aménagé pour accueillir 15 passagers Dans chaque bus il y a en plus du chauffeur, un assistant qui sert à encaisser les S/.1,5 que coûtent le trajet, qui aide les passager à monter, et qui chante la destination par la fenêtre dès que le bus croise des gens au bord de la route. Rentabilité oblige, les bus vont le plus vite possible que leur permet le trafic et les nombreux dos d’âne, et ont tendance à démarrer dès que le dernier passager, ou plus souvent l’assistant, a un pied dans le véhicule.

Le centre de Trujillo est charmant et les dimanches y sont très animés. Quasiment chaque semaine il y a un défilé civil ou militaire. Cette fois-ci c’est la « journée de l’adulte agé » : défilés d’infirmières, de congrégations religieuses, et d’ancien élèves d’école militaire (en autres la promo 1958 était bien représentée), le tout dans un ambiance plus ’14 juillet’ que carnaval.

Nous faisons un tour à la police touristique qui sert aussi d’office du tourisme afin de récupérer un plan de la ville. Nous avons été bien reçus et je crois que Marta pourrait entraîner les nouvelles recrues avec sa liste des questions. Nous apprendrons même à détecter les faux billets péruviens : odeur, texture, hologrammes, qui ne doivent pas paraître ajoutés sur le billet, mais noyés dans le papier, et l’inscription du montant qui apparaît quand on regarde le billet de coté.

L’après-midi, nous faisons une visite guidée sur l’ancien site de Chan Chan : la citée en briques de terre la plus grande du monde. Crée par le peuple Chimu (900-1400 après JC) elle s’étendait sur 25 km carrés. Chaque gouverneur devant avoir son propre palais, il se trouve dans la ville 9 palais, un par génération. Le successeur étant choisi par le père parmi la centaine (au bas mot) de fils : dans une tombe royale a été trouvé 44 tombes contenant chacune 2 dépouilles de femme, ce qui fait 89 épouses si on y ajoute l’épouse principale. Nous visiterons un de ces gigantesques palais, où l’on trouve de nombreux bas-reliefs lié au thème de la mer (qui se trouve à 1km) : les vagues, les marées, les filets de pêche. Les divinités principales étaient la Lune et l’Arc-en-ciel. Ils considéraient que la Lune est plus forte que le soleil car elle peut l’occulter lors des éclipses et a une incidence sur les marées et la croissance des plantes. Le temple de la Lune ‘Huaca de Luna’ étant en restauration, nous visiterons ‘Huaca Arco Iris’, le temple de l’Arc-en-ciel, dieu de la pluie et de la fertilité. Autre différence avec la culture Inca : les enfants handicapés, au lieu d’être tués à la naissance car improductifs, étaient considérés comme un signe des dieux et servaient ainsi d’intermédiaire entre les Chimu et leurs dieux.

Cette civilisation finit avec l’invasion Inca, et son long siège pendant lequel la rivière fut détournée. Le gouverneur Chimu se rendit, et fut envoyé à la capitale de l’empire Inca pour se marier avec une des filles du roi. Il devint d’ailleurs si populaire parmi le peuple Inca qu’il fut empoisonné par le roi.


L’histoire Chimu est connue essentiellement grâce aux chroniques espagnoles, étant donné que les Chimus ne connaissaient pas l’écriture, les seules sources directes sont leurs dessins.

Le jour suivant, nous sommes allé visiter « Huaca de Moche », temple de la société Moche, qui a prospéré entre 100 et 700 après JC. Ils avaient pour coutume de faire des sacrifices à chaque occurrence du phénomène ‘El Niño’ et ses pluies torrentielles. Finalement, ils finiront eux-mêmes par remettre en cause le bien fondé de ces sacrifices.

On finira le séjour par un peu de repos et une dernière session de surf (avec des vagues bien longues) avant le bus de Movil Tours qui nous conduira à Chachapoya…

 

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2 Responses to “Trujillo et Huanchaco”

  1. Guilhem Duché says:

    Excellent votre blog je m’éclate à lire ça !

    Quand je pense que fred ne me l’avait pas transmis avant de partir 🙂 Heureusement que vous poster les nouveaux billets sur votre mur !

    • admin says:

      Désolé, erreur de manip j’avoue qu’on a pas regardé toutes les réponse “Mail Delivery Subsystem: invalid email” après avoir envoyé l’url blog par mail.
      A+

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