La javanaise

Nous débarquons de nuit à Yogyakarta et l’ambiance est bien différente du reste de Java : c’est très touristique, et tous les 20 mètres quelqu’un nous propose de nous vendre quelque chose. Nous suivons toutefois l’un d’entre eux qui nous propose un hôtel, et il nous amène dans une toute petite ruelle où se trouve effectivement un Losmen (chambre d’hôtes) au calme et d’un excellent rapport qualité-prix (Lotus Losemen). Il a bien mérité sa commission.

Le petit déjeuner est excellent : au lieu de servir un sois-disant petit déjeuner occidental (toasts, beurre à moitié fondu, et gelée chimique immangeable en guise de confiture), ils proposent également un petit déjeuner indonésien : Nasi Goreng (riz frit), accompagné de fruits, qu’ils savent faire bien mieux que n’importe que ersatz de pain à la confiture. C’est à l’occasion du petit déjeuner que nous rencontrons une touriste Argentine, qui rencontre tous les problèmes possibles et imaginables avec ses moyens de paiement (en effet, les argentins sont limités par leur gouvernement pour les retraits et encore plus lorsqu’il s’agit de retrait en devises étrangères).

Yogyakarta, ancienne capitale est connue surtout pour les deux sites qui se trouvent à proximité de la ville : le Temple bouddhiste de Borobudur, et le Temple hindou de Prambanan. Il est très facile d’organiser une visite des deux sites depuis Yogyakarta. On peut visiter en une seule journée un de ces deux monument ou alors les deux. Les visites commence tôt, juste après le lever du soleil, ce qui permet d’avoir une belle lumière, et d’éviter la pluie de l’après-midi. Bien entendu en visitant les deux dans la même journée, il ne sera possible de faire de belles photos que dans le premier site. Nous choisissons de faire Borobudur et Prambanan le même jour (moins cher), avec l’agence Ari Tours pour 390 000 IDR (30.03EUR), entrées sur les sites inclus. Étrangement c’est moins cher de prendre son billet d’entrée sur les sites via l’agence qui assure le transport que de le réserver à l’avance sur internet.

En attendant, nous visitons les sites touristiques de Yogyakarta : le Palais du Sultan, le Water Castle et la rue marchande (immanquable, c’est sur le chemin du Palais).

Je l’ai déjà raconté, à Yogyakarta, tous les 20 pas, nous nous faisons héler par quelqu’un. Au mieux c’est pour nous vendre quelque chose et au pire c’est pour nous arnaquer. C’est triste à dire, mais je recommande aux touriste de ne jamais répondre aux gens qui leur adresse la parole dans les zones touristiques. Nous nous sommes arrêtés deux fois : la première fois, sur le chemin du Palais du Sultan, un « gentil monsieur » nous explique que le Sultan reçoit son homologue Malaisien, et que du coup le Palais est fermé pour les visites. Mais si nous voulons, nous pouvons aller à telle rue où ils vendent des supers Batiks (tissus peints). Il se propose même de nous accompagner. Lorsque nous lui disons que nous allons quand même marcher jusqu’au Palais il devient presque agressif et nous dit : « Pourquoi voulez-vous aller au Palais, puisque je vous dit que c’est fermé ! ».

Bref, nous arrivons quand même au Palais, qui bien sûr est ouvert, nous achetons les tickets et un « guide officiel », nous propose une visite guidée, inclue dans le prix du ticket. Sa visite est pas mal, il connaît bien l’histoire de ce lieu (qui d’ailleurs n’a rien de vraiment exceptionnel), et nous amène ensuite dans une boutique de Batik, « Batik Painting Art Centre by Hery’s ». Ce sont des tissus peints à la main, utilisés normalement pour réaliser des vêtements, mais qui sont également vendus aux touristes sous forme de tableaux, très pratique à ramener chez soi car ils se plient comme un drap. L’un d’eux attire notre attention, c’est un grand tableau représentant un dragon et après négociation, nous l’obtenons pour l’équivalent d’une centaine d’euros. Après une enquête sur internet, il s’avère que nous l’avons payé le double du prix « normal ». C’est pas une énorme perte, et le tableau est joli, même si ce n’est sûrement pas une pièce unique, mais c’est toujours frustrant de savoir qu’on s’est fait un peu arnaquer. Et pour finir, en plus de sa commission sur la vente du Batik, le guide nous demande un pourboire de 50 000 IDR (3.85EUR) (pour sa visite déjà incluse dans le prix du ticket).

Nous nous rendons également au Water Temple, aussi décevant que le Palais du Sultan. Mais pas d’arnaque cette fois-çi, nous arrivons même à nous faire ramener en Becak sans détours par aucun magasin de Batik ou de bijoux, ni agence de voyage. Pour éviter ce genre de détours, il faut certes négocier, mais pas trop. Nous payons 22 000 IDR (1.69EUR) pour 20min de trajet. Si quelqu’un propose 5000 IDR (0.39EUR) ou moins pour la même chose c’est qu’il y a anguille sous roche.

En revanche le Borobudur ne nous a pas déçu. Il s’agit d’un très ancien temple bouddhiste  immense, qui a été abandonné à la végétation pendant des années et restauré au siècle dernier. La plupart des bouddhisme ayant quitté Java il y a longtemps, ce temple, n’est plus en activité. Vous n’y trouverez pas de moines ni de fidèles priant, mais ça reste un lieu émouvant à voir, de par son ampleur et son raffinement (il faut faire preuve d’un peu d’imagination pour imaginer à quoi il ressemblait en activité).

 

Le Temple de Pramanban est également impressionnant, malgré qu’il ait souffert d’un important tremblement de Terre.

Entre les deux, nous visitons le plus modeste temple de Mendut, construit à côté d’un immense arbre de type Bayan.

Prévoyant d’aller dans un endroit un peu jet-set à Kula Lumpur, je décide d’aller m’acheter un pantalon à pinces et une chemise en meilleur état que celle que je trimbale depuis 8 mois. Pas de problème pour la chemise, j’en trouve facilement une correcte et bon marché. Il faut juste que je penser à enlever l’étiquette pour ne pas avoir de problème avec les douanes, car apparemment c’est une imitation d’une marque de luxe (à vrai dire je ne l’ai pas remarqué en l’achetant). En revanche pour le pantalon, c’est beaucoup plus difficile. En gros, le problème, c’est que les indonésiens n’ont pas de fesses, et qu’ils sont en moyenne plus petit que les européens. Du coup, entre les pantalons qui s’arrêtent au dessus des chaussettes, et ceux que je n’arrive pas à enfiler, je mets deux heures avant d’en trouver un qui me va. L’avantage c’est que je n’aurai pas besoin de faire d’ourlet. Heureusement que j’ai perdu 5kg depuis le début du voyage sinon je n’aurai rien trouvé.

Pour notre dernier soir, je tiens absolument à manger un Putu, pâtisserie fait à la minute : c’est un cylindre de tapioca rempli en son centre de sucre caramélisé et roulé dans la noix de coco. Le problème, c’est que ça se trouve chez des vendeurs ambulants qui marchent dans les rues avec une sorte de cuiseur vapeur qui siffle, permettant au vendeur de se faire entendre tout en cuisant ses Putus. Finalement, grâce aux indications du propriétaire de l’hôtel, j’en trouve dans la grande rue qui mène au Palais du Sultan. Et c’est délicieux.

Nous quittons Yogyakarta et l’Indonésie pour la Malaisie, via AirAsia, et une surprise nous attend à l’aéroport. Nous devons payer 100 000 IDR (7.70EUR) chacun à la Mafia locale aux autorités aéroportuaires. Or puisque nous nous étions arrangé pour retirer le minimum lors des derniers retraits, nous nous retrouvons sans Roupies Indonésiennes à l’aéroport. Heureusement, nous trouvons un distributeur pour retirer in-extremis la somme requise.

 

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