Penang, capitale culinaire de l’Asie du Sud Est

 


Nous arrivons à Georgetown, la ville principale de l’île de Penang en milieu d’après-midi, et le vent de Nord-Ouest souffle. Aussitôt les valises posées à l’hôtel Roomate Penang, je vais voir s’il y a moyen de me mettre à l’eau en Kitesurf. Malheureusement, il n’y a pas de plage à Georgetown : le bord de mer est tout le temps privé, et lorsqu’il y a moyen d’y accéder, après avoir traversé le jardin de grandes villas abandonnées, il n’y a que des enrochements artificiels qui tombent directement dans l’eau. Et de plus les égouts/rivières de la ville se déversent directement dans la baie, dont l’eau a une couleur qui n’inspire pas confiance. N’ayant pas envie de me reprendre une autre maladie à cause de la propreté de l’eau (cf Kuta), j’abandonne le projet et laisse le matériel de kite sous le lit, d’autant plus qu’il y a des choses plus intéressantes à faire sur l’île.

Le principal intérêt de Penang, c’est le métissage des cultures. On y trouve principalement des chinois, des indiens, et des malais. Mais aussi des européens, des arabes, des japonais, des ceylanais, des javanais, des birmans, des siamois… Toutes ces cultures cohabitent sur l’île, sans forcément se mélanger, et ont amené avec elle leurs traditions et surtout leur cuisine.

 

Nous récupérons un prospectus indispensable à Penang : la liste des plats typiques de Street Food (nourriture vendue dans la rue), avec leur description en anglais, une photo, la traductions en malais et même le prix moyen. Le soir nous allons manger à quelques minutes à pieds de l’hôtel, dans une rue large, dont la moitié de la chaussée est occupée par des stands de Street Food. Nous y croisons un touriste qui, armé dudit prospectus, commande un plat à chaque échoppe et coche ceux qu’ils a mangés, essayant de goûter TOUS les plats tel un collectionneur. Ça doit être faisable, car les portions sont plutôt petites, comme souvent en Asie du Sud-Est, et c’est très bon marché : Marta commande un « Wan Tan Mee » pour 2 MYR (0.48EUR) et moi un « Penang Laksa » pour 3.5 MYR (1.20EUR). Le stand où commande Marta est impressionnant : une vieille dame, aux bras et aux mains brûlées par des années de travail, cuisine à une vitesse incroyable : elle cuit les nouilles en plusieurs fois sur un brûleur à gaz poussé au maximum (son stand a une bonbonne de gaz 2 fois plus grosses que tous les autres), arrêtant la cuisson en les plongeant dans l’eau froide. Le reste est préparé d’avance (les légumes et la viande déjà coupés, les sauces déjà faites), donc ça va à toute vitesse. L’ancêtre du Fast-Food, mais avec un côté authentique. Je commande des jus de fruits à un autre stand et je prends peur pour les doigts de la cuisinière qui coupe un melon à grands coups de hachoir, sans regarder, tout en discutant avec la cliente suivante. Mais je regarde ses mains et toutes ses phalanges sont là. Elle doit avoir un don.

Nous faisons le tour des œuvres de Street Art (fresques murales) parsemées dans la ville. Toutes les œuvres ont été faites par le même artiste lituanien  Ernest Zacharevic au même moment, donc nous n’avons pas l’impression de profusion créative que l’on a eu a Valparaiso, qui est à des années-lumières de ce que l’on trouve à Penang. Mais ça permet de visiter la ville, et nous remarquons que nous avons beaucoup de succès auprès de touristes coréens qui nous prennent tout le temps en photo.




L’architecture de la ville est bien adaptée à son climat : les trottoirs se trouvent sous les arcades des bâtiments, étant ainsi ombragés (au moins sur un côté de la rue). Mais le problème, c’est qu’ils sont encombrés de motos garées, de stands, et même parfois complètement fermés par une barrière. Les trottoirs sous les arcades ont été sûrement conçus pour qu’on puisse marcher à l’ombre, mais je pense qu’ils sont privés donc chaque propriétaire y fait ce qu’il veut.

Nous visitons le quartier chinois, et une « Clan House ». Lorsqu’un clan (une famille étendue) s’installe dans la ville, elle s’installe dans un pâté de maison, et construit au milieu de celui-ci une sorte de temple à l’honneur d’eux-même. Celui que nous voyons est impressionnant de luxe. Pourtant c’est seulement la deuxième version : la première version, encore plus luxueuse, a brûlé, et le clan a décidé de refaire sa Clan House de manière plus modeste !




Toujours dans la catégorie des chinois qui ont fait fortune, nous visitons la Penang Peranakan Mansion. Impressionnant de voir le luxe dans lequel vivait cette famille.



Nous visitons enfin les plus modestes « Clan Jetty ». Il s’agit des premiers lieu d’habitation de l’île. Ce sont des quartiers construits intégralement sur pilotis, par dessus l’estran à l’Ouest de l’île. Il y règne une atmosphère toute particulière, c’est très vivant, très touristique, tout en gardant un côté authentique.



Autre particularité de Penang, plus moderne celle-ci : le Reggae. Partout ailleurs on l’associe volontiers aux baba-cools, et on imagine un bar reggae comme une petite échoppe en bois avec des tabourets sommaires colorée en rouge-jaune-vert. Ici les bars reggae sont synonyme de luxe, et décorés de façon très « VIP ». Nous trouvons même un « Reggae Hotel » qui n’accepte pas les réservations des gens venant d’Asie ou du Moyen-Orient ! Du Reggae raciste, j’espère qu’on ne trouve ça qu’à Penang.

Notre hôtel se trouve juste à côté du temple Kuan Yin Teng, où lorsque les fidèles ne brûlent pas d’encens  ils libèrent des oiseaux (achetés à une personne qui les a capturés pour les mettre en cage). Il y a une benne à ordures pour jeter les bougies consumées et autres restes d’offrantes. Ce n’est pas une mauvaise idée en soi, mais ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi se trouve-t’elle en plein milieu, juste devant l’entrée du temple, entre les statues et les bougeoirs, et non un peu en retrait sur le côté.


Pour notre dernier soir, nous nous rendons au Red Garden Night Market. C’est une grande court de Street Food, mais un peu plus luxueuse (et un peu plus cher) de ce que l’on trouve habituellement dans la rue, où se côtoient locaux de tous les quartiers et étrangers. Je tiens absolument à essayer le dernier plat auquel nous n’avons pas goûté : l’omelette d’huîtres  Je mets les données de l’équation sur la table : huîtres + œuf + Street Food + 40°C + inexistence de camions frigorifiques + vaisselle nettoyée dans le caniveau (avec de l’eau propre quand même). Mais puisque j’aime le danger, j’en commande une. C’est franchement délicieux : les huîtres sont cuites mais encore un peu fondantes et sous forme d’omelette ça passe très bien. Et finalement je ne serai miraculeusement pas malade.

Mais tout à une fin, et nous nous rendons en bus (2,7 MYR (0.65EUR)) à l’aéroport de Penang, au sud de l’île, d’où nous devons nous envoler pour Bangkok, et c’est avec regrets que nous quittons la Malaisie.

 

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