Huaraz, et ses palmiers à 3000m

Encore une ville que nous découvrons à 5h du matin, après un bus de nuit. Nous attendons le lever du soleil avant de sortir du terminal de Movil Tours, et de nous rendre à l’hôtel Ezama où nous avons réservé deux lits en dortoir.

 

Nous sommes très bien tombés : c’est propre, et le gérant, Emilio, 70ans, est fantastique. Il est très clair sur les prix, donne des conseils objectifs, et tout en étant très volubile, fait l’effort de parler lentement lorsqu’il s’adresse à un étranger. A 6h du mat’ il nous laisse nous installer et finir la nuit. Nous prenons le petit déjeuner à l’hôtel et donnons du linge à laver (S/.4 par kg).

Ensuite direction le centre ville pour se renseigner sur les excursions. Les deux ballades d’acclimatation les plus connues sont le Lac Churup ou le Lac 69. Toutes deux montent à environ 4600m et ont à peu près le même dénivelé. Mais Churup monte à pic tout le long alors que le Lac 69 est plus progressif. Nous nous renseignons premièrement à l’agence Galaxia, mais c’est un peu l’usine et le vendeur nous propose le transport seul pour S/.50 et un guide pour S/.50 de plus. Il nous dit qu’il est facile de se perdre. Nous allons voir ensuite Quechuandes qui nous donne bien meilleur impression : le vendeur rigole quand on lui demande s’il est possible de se perdre pour le Lac69, et nous donne sa grille de tarifs : plus il y a de clients dans le bus moins c’est cher. Au moins c’est clair et transparent. Nous lui payons un acompte. Si jamais il n’a pas assez de clients avant 18h30, il nous rend l’acompte et nous amène à une autre agence. C’est d’ailleurs ce qui se passe, et nous finissons chez Andean Travel, pour S/.50


Ils passent nous prendre à 6h30, et nous sommes les derniers à monter dans le mini-bus, du coup l’un d’entre nous à le droit au strapontin à coté du chauffeur. Du coup impossible de finir la nuit et il y a 3h de route. De plus on est intégré à un groupe de 18 déjà formé, assez désagréable : ils s’embrouillent avec la gérante du bar qui sert le petit déj, ensuite on les attends 30min pour pouvoir repartir, ils poussent des grands cris dans la montagne, on doit les attendre 40min pour le retour et bien sur ils ne veulent pas s’asseoir sur le strapontin. Depuis, à chaque fois que nous réservons une excursion, nous demandons à voir la liste des autres touristes inscrits.


Revenons à l’ascension elle-même : le parking est à 3800m, une petite descente au bord d’un torrent, puis nous traversons une plaine d’alpages au milieu de laquelle court une rivière. Ensuite commence les premiers lacets jusqu’à un premier lac. Nous croyons avoir fait la majeur partie mais un coup d’oeil au GPS suggère que non. Il faut ensuite traverser une autre plaine d’alpages à 4200m, et ensuite attaquer la montée finale, à coté d’une gigantesque falaise. Autour de 4400m Marta commence à avoir la nausée et s’arrête tous les 10 pas. Mais poussée par la volonté et les feuilles de coca elle fini par attendre le verrou du lac. Une centaine de mètre de plat (du plat péruvien), nous amène au lac, à 4600m. Il est bleu électrique et entouré de glacier, et même de quelques arbustes, dont la présence à cette altitude semble hallucinante pour nous autres habitués aux sommets alpins.


De retour à Huarraz, plusieurs options s’offrent à nous : le classique trekking de Santa Cruz avec un col à 4800m, le « tourisme communautaire », ou alors tout simplement reprendre le bus pour une autre destination.
Nous croisons dans la rue Victor que nous avions déjà rencontré la veille du Lac69. Il se dit guide indépendant et est très sympathique, nous discutons plusieurs heures avec lui. De toute façon, la mauvaise expérience de Marta au dessus de 4400m élimine l’option trekking en altitude. Mais par curiosité nous nous rendons à la maison des guides : à priori il n’est pas guide, mais ça n’a pas l’air de poser problème l’association des guides qu’un faux guide propose ses services dans les rues de Huarraz.
Nous nous renseignons sur le tourisme communautaire : il s’agit de passer quelques jours dans une famille aux cœur des montagnes. Ils vivent essentiellement de l’agriculture vivrière et le tourisme représente pour eux un complément de revenus. Seul problème, ça coûte entre 2 et 3 fois plus cher qu’un jour en ville. Renseignements pris, l’agence prends 20% de commission et 10% est reversé au fond de développement de la communauté rurale de la famille d’accueil qui est reversé aux habitants sous forme d’équipements. Emilio n’a pas de retour clients pour nous conseiller et les avis sur Trip Advisor sont peu nombreux mais tous positifs. Nous prenons le risque et réservons 3j à Vicos pour S/.460 par personne…

Petit aparté sur les israéliens: ici, tous les péruviens que nous avons croisé en parlent dans les plus mauvais termes. Ils sont accusé de toujours essayer de ne pas payer, de voler des ânes au lieu d’en louer. Certains hôtels affichent même “no se atiende israelí” (je vous laisse traduire). On nous a même raconté une anecdote: un groupe ayant loué les services d’un bus de 18 places avec chauffeur, arrivant au parking au moment de payer S/.15 par personne, ils disent: “on est 18 et tu es seul, tu ne peux pas te défendre donc on ne te payera pas”. Le chauffeur ayant une arme à feu il tire un coup en l’air et dit: “vous allez payer et maintenant c’est S/.30 par personne”. Difficile de savoir si une telle histoire est vraie, mais en tout cas ça donne une idée de l’ambiance. Comme souvent, c’est le comportement d’un minorité (voire d’une majorité) qui donne mauvaise réputation à tout un groupe. Espérons que des effort seront fait des deux côtés car pour l’instant l’ambiance est malsaine.

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