Après le volcan, c’est la journée des lagunes (dont certaines feraient un excellent spot de kitesurf), des flamands roses et des geysers.
Au passage, nous nous arrêtons à une source thermale, appréciable après 3j sans douche.
Sur le chemin, nous croisons plusieurs cyclistes : avec la poussière, le soleil et le vent, c’est un exploit sportif. D’ailleurs le char à cerf-volant serait moins fatiguant que le vélo, ici où le vent souffle toujours dans la même direction.
Le quatrième jour, nous nous réveillons avec une surprise : Mirsa a préparé des pancakes !
Puis nous reprenons la route pour voir le fameux arbre de pierre, puis d’autres lagunes.
Du point de vu des animaux nous verrons bien sûr encore des flamants roses et des vigognes, et un passage dans un canyon nous permet d’observer quelques lapins-écureuils.
Dès le début d’après-midi, le désert est parcouru de petites tornades, difficiles à saisir en photo.
Il s’en faut de peu pour que nous puissions pas repartir après la pause de midi : apparemment nous avons quelques problèmes mécaniques. Finalement rien de grave, c’est juste le filtre à carburant qui est encrassé. Avec la poussière qu’il y a ici, et vu qu’il faut faire le plein à l’aide de bidons et de tuyaux, ça ne m’étonne pas. Marsa aide son mari à remettre la voiture en état, ce qui me paraîtrait normal si lui-même l’aidait pour la cuisine. Mais ce n’est pas le cas, il ne lève pas le petit doigt, ni pour la cuisine, ni même pour s’occuper de Daner. En Bolivie, ce comportement est tout à fait habituel, et ce n’est pas la première fois que nous l’observons. Même Daner du haut de ses 4ans déclare à Marta qui lui demande ce qu’il voudra faire lorsqu’il sera grand, qu’il ne pourra pas être cuisinier, puisqu’il est un garçon !
Notre dernier hébergement contraste avec les deux autres : il s’agit d’un hôtel de sel, construit en bordure du Salar de Uyuni avec de gros blocs de sels, soudés entre eux avec du sel mouillé. En plus d’être esthétique c’est isolant, et ça sera la seule nuit où nous aurons pas froid. Nous nous endormons dans nos lits de sels…
Dernier jour, lever à 4h30 afin de voir le lever du soleil. A 5h tout le monde est prêt, sauf le poulet qui fini de cuire. Ça me rend un peu nerveux, ne voulant ni manquer le lever du soleil, ni attraper la salmonellose. Quelques minutes plus tard, nous roulons au milieu du Salar de Uyuni.
A 5h50 pile nous nous arrêtons et pouvoir voir le soleil se lever sur le Salar.
C’est plat, c’est blanc, et surtout c’est immense. Les voitures les plus lointaines disparaissent derrière la ligne d’horizon comme des bateau. Ça a tout d’une mer puisqu’on y trouve un île de corail, peuplée de cactus.
Nous faisons ensuite les photos traditionnelles du Salar. Il s’agit de jouer avec les rapports de taille et l’effet de perspective. C’est le seul moment où nous regrettons d’avoir un appareil photo reflex à grand capteur, car ces derniers ont une profondeur de champ beaucoup plus faible que les appareils photos compacts. En concret, ça veut dire que l’arrière plan est toujours trouble, plus difficile dans ce cas de donner l’impression que deux objets situés sur différents plans sont côte à côte.
Nous roulons encore, pour une fois à plus de 50km/h pour finir de traverser le Salar. Je me dit au passage que ça serait l’endroit idéal pour le char à voile ou le kite-buggy : il y a de la place et toujours du vent.
Vient l’heure de manger ce fameux poulet qui finalement sera sans conséquences. En plus accompagné de quinoas, c’est délicieux. Marsa, Diheter et Daner nous disent au revoir et repartent rapidement car ils ont 7h de route pour rentrer à Tupiza.
Roger réserve facilement un bus pour Potosi et nous nous mettons en quête d’un transfert à San Pedro d’Atacama, au Chili. C’est plus difficile qu’on le pensait et nous devons faire le tour des 4 agences qui offrent ce service pour finalement trouver deux places disponibles chez Atacama Mystic. En plus ça tombe bien car le prix est de 280Bs au lieu de 350 chez les autres. Le transfert s’effectue en 2j de 4×4 puis en 1h de bus. Nous partons à 16h et sommes censés arriver à 12h le lendemain à San Pedro.
Le changement de style de conduite est radical entre le chauffeur du transfert et Diheter. Je pense que la différence vient du fait que Diheter, en plus d’être de tempérament prudent, est propriétaire de son véhicule et préfère le ménager.
Le poste-frontière du désert d’Atacama se trouve au milieu d’un col balayé par un vent glacial, et c’est le seul endroit de la frontière bolivienne où il faut payer (16Bs) pour obtenir le tampon de sortie. Peut-être pour payer la prime des douaniers car je ne pense pas que beaucoup souhaitent travailler ici.
Nous quittons le 4×4 pour un bus, qui fait quelques centaines de mètres sur piste, puis arrive sur une route asphaltée qui commence à la frontière. Route très bien entretenue, avec une étonnante profusion de panneaux, et des voies de détresse tout les 500m. J’émets l’hypothèse que c’est une façon pour le Chili de se démarquer de la Bolivie. Je doit être proche de la vérité car plus loin de la frontière, nous verrons au Chili de nombreuses pistes non asphaltées.
On nous distribue dans le bus une fiche de la douane nous expliquant que, à fin d’éviter tout risque de contamination des produits agricoles chiliens, il faut déclarer tout produit animal ou végétal et tout article fait à base de matériel végétal (bois, etc.) ou animal en notre possession. Nous faisons le compte : deux cuillères en bois, une flûte en bambou, des écharpes et bonnets en laine d’alpaca, un bracelet en graines séchées, et des vêtements en coton. Finalement, presque tout est fait à partir de végétaux ou d’animaux. La douanière se moquera un peu de nous, mais étant donné que leur fiche explicative est hyper inclusive et très menaçante, nous préférons être prudents pour ne pas avoir de problèmes.