Conseils pratiques pour voyager à Myanmar

Ce post est surtout destiné aux autres voyageurs désirant voyager à Myanmar (le nouveau nom de la Birmanie).

Pagode Shwe Dagon, un des monuments les plus visités du pays

Visa pour Myanmar depuis Bangkok

Dans notre cas, nous avons choisi de faire faire le visa pour Myanmar depuis Bangkok. C’est à notre connaissance le seul endroit où il est possible d’obtenir un visa en dehors de son pays d’origine.

Nnous nous rendons donc à l’ambassade de Myanmar, accessible depuis le métro Surasak (coordonnées GPS de l’ambassade : 13.720583, 100.52442).

Ca se passe de la manière suivante : il faut tout d’abord se rendre dans le magasin de photocopies qui se trouve à deux pas de l’ambassade et acheter le formulaire pour 5 THB (0.13EUR). C’est aussi possible de l’obtenir à l’ambassade, mais la pile de formulaire est limitée. Le formulaire est facile à remplir. Il faut juste penser à avoir une adresse à Myanmar (n’importe quelle adresse d’hôtel a Yangoon convient), et remplir un historique de ses deux derniers emplois (dates, lieu, et fonction exercée, ils ne demandent même pas le nom de l’entreprise). Juste penser à éviter de mentionner les professions mal vues par les autorités, comme journaliste ou écrivain. Il faut ensuite joindre une photocopie de son passeport et deux photos d’identité (tout est faisable au magasin de photocopies pour un prix raisonnable, 30 THB (0.75EUR) la photocopie et 100 THB (2.50EUR) les 4 photos).

Magasin de photocopies près de l’ambassade de Myanmar à Bangkok

Ensuite il faut faire la queue devant l’ambassade (à l’ombre heureusement). L’ambassade ouvre à 9h, mais la queue commence autour de 7h. Ce n’est pas forcément une bonne idée d’arriver trop tôt car avant 9h la queue n’avance pas. Mais après 10h, c’est risqué car les portes de l’ambassade ferment dès qu’un certain quotat a été atteint.

Une fois admis dans la salle d’attente de l’ambassade, il faut prendre un ticket et attendre son tour. Le prix du visa dépend du délais souhaité : 2j ouvrables, 860 THB (21.50EUR), visa le lendemain après-midi, 1040 THB (26.00EUR), visa l’après-midi du même jour 1280 THB (32.00EUR). Pour obtenir son visa le jour d’après ou le même jour, il faut joindre un justificatif prouvant qu’on a un vol ne permettant pas d’attendre 2j.

L’ambassade garde les passeport et remet un reçu comportant la date à laquelle il faut aller chercher son visa.

Il faut donc revenir deux jours après, l’après-midi cette fois (l’ambassade ouvre à 15h), faire la queue au soleil (pensez à prendre chapeau ou ombrelle), pour finalement récupérer son passeport. Le visa est valable pour une entrée sous 3 mois, et pour une durée de 28 jours après la date d’entrée. C’est largement suffisant pour visiter les principaux sites touristiques en prenant vraiment son temps.

C’est plutôt simple, même si c’est pénible, et pas de mauvaise surprise à attendre, si ce n’est les jours fériés. Voici la liste pour l’année 2013 :

Argent

Myanmar ne disposant pas de distributeurs d’argent, nous devons faire le plein d’argent avec d’y aller. La monnaie birmane, les Kyatts, ne se trouvent qu’à Myanmar, et là-bas ils ne changent que les Euros ou les Dollars. Malheureusement, les distributeurs automatiques de Bangkok ne permettent de retirer que des Baths (sauf à avoir un compte dans une banque Thaï). Nous allons donc devoir changer nos Baths en Dollars, puis une fois à Myanmar, changer une partie de nos Dollars en Kyatts. Ça fait en tout 3 changements de devise :

EUR (Euros) → THB (Baths) par notre banque émettrice
THB → USD (Dollars) dans une banque à Bangkok
USD → MMK (Kyatts) à l’aéroport à Yangoon

Pour le premier changement, rien de négociable, il faut, comme on le fait depuis 8 mois se soumettre au taux de change de notre banque (qui n’est pas si mal) et retirer par carte bleu dans un distributeur (rappel : ne pas utiliser une banque Thaï au risque de se voir facturer 150 THB (3.75EUR) par retrait).

Pour le second changement, nous faisons le tour des banques du centre ville de Bangkok. Les taux de change ne varient pas trop d’une banque à l’autre, mais nous avons une contrainte : il nous faut des billets neufs car, pour une obscure raison, les billets usés ne sont pas acceptés à Myanmar. La banque Kasikorn de l’Exchange Tower nous donne des billets neufs, en revanche la banque «  Krung Thai bank » (toujours à l’Exchange Tower), qui a un taux de change légèrement plus intéressant n’a que 6 billets de 100 USD (77.00EUR) dans sa caisse. Nous devons donc choisir parmi eux les 3 moins abîmés des trois. Ils ne sont pas en mauvais état, juste un peu pliés. Mais j’arriverai tout de même à les changer à Yangoon.

Dernier point : les grandes démonimations (billets de 100 USD (77.00EUR)) se changent plus facilement à Myanmar, et coûtent moins cher à Bangkok.

Itinéraire

Nous sommes resté 20j à Myanmar, mais nous aurions pu boucler le même itinéraire, sans courir, en 16 ou 17 jours.

Notre itinéraire fut le suivant :

  • Yangon, 2 jours et demi
  • Kalaw, 1 journée pour se reposer de la nuit en bus et pour préparer le trekking
  • Trekking Kalaw-Lac Inle. 2 jours et demi
  • Lac Inle, 3 jours et demi, dont 1 de repos
  • Bagan, 2 jours et demi. Une journée et demi aurait suffit.
  • Mandalay (première fois), une demi-journée pour visiter Amarapura
  • Hsipaw, 2 jours
  • Train Hsipaw-Pye O Lwin, puis bus à Mandalay, 1 journée
  • Mandalay (deuxième fois), 3 jours : une journée pour visiter Mingun, une journée pour visiter Mandalay Hill, une journée de repos. Il aurait été possible de tout faire tenir en une seule journée.
  • La journée et demi qui manque au décompte correspond aux longs trajets en bus diurne

Notre itinéraire se goupille pas mal, la seule chose qu’on pourrait changer, c’est s’arranger pour faire Mandalay avant Bagan afin de faire le trajet Mandalay-Bagan en bateau dans le sens du courant. Mais comme notre aéroport final était à Mandalay, nous n’avions pas trop le choix.
Nous ne sommes pas allés au fameux, Rocher d’Or, au Sud de Yangon. Il faut 3 jours pour faire l’aller-retour depuis Yangon.

Il y a aussi un peu de plage à faire.

Pensez à vérifier sur le site de l’ambassade de France les zones à éviter. Ca change parfois, et en général ça correspond à des zones proche des frontières.

Bagan

Logement

Pour les touristes étrangers, l’offre de logement est limitée. En effet, les hôtels ou chambres d’hôtes ont besoin d’un permis spécial pour accueillir des étrangers. En période creuse, nous n’avons eu aucun problème pour trouver un hôtel, mais en période haute, il vaut mieux réserver (pas forcément tout réserver avant d’arriver dans le pays, mais réserver au fur et à mesure par téléphone 3 jours en avance).

Par rapport au reste de l’Asie du Sud-Est, le rapport qualité-prix de l’hébergement est très mauvais, mise à part Kalaw, où les hôtels sont bon marchés mais de mauvaise qualité (donc un rapport qualité-prix moyen), et Hsipaw où nous avons eu un hôtel correct pour un prix moyen. Ordre d’idée : Mandaly, 25 USD (19.25EUR) la chambre pour deux, 20 USD (15.40EUR) au Lac Inle et 16 USD (12.32EUR) à Hsipaw. Mais la bonne nouvelle, c’est que le petit déjeuner est toujours inclus, ça varie du mangeable au très bon.

Les chose à ne pas négliger dans le choix de l’hôtel :

  • Les toilettes. Parfois il s’agit de toilettes à la turque avec un seau d’eau en guise de chasse d’eau. Si vous n’aimez pas l’exotisme dans la salle de bains, il faut demander des « western toilets ». Autre chose : comme le siphon n’existe pas à Myanmar, parfois il est plus agréable d’avoir une salle de bain commune pour éviter d’avoir les odeurs dans la chambre. Et dernier point : prévoir un rouleau de papier toilette au cas où l’hôtel n’en fourni pas. Ça vous servira également aux restaurants.
  • Le générateur. Selon les villes l’électricité est coupée entre 50 et 20% du temps. Le générateur permet de continuer à avoir la lumière, le ventilateur, et internet pendant les coupures. Parfois il est même connecté à la climatisation, mais seulement dans les hôtels les plus chers.

Chambre d’hôtel à 13 USD (10.01EUR) à Kalaw

Transports

Les bus : rien de spécial. Il sont correct, sans être très luxueux. En général ils sont climatisés et une bouteille d’eau est donnée à chaque passager. Durant tout le trajet, il y a la TV, avec le volume à fond. Au choix : téléfilm mélodramatique (l’avantage c’est qu’on comprend l’intrigue même sans parler un seul mot de birman), ou musique pop birmane. Pas d’arrêt pipi, mais des arrêt repas ; il faut en profiter à ce moment-là. A noter qu’il existe des VIP bus, très confortables, sur certains trajets.

Beaucoup de routes de montagne, les sacs à vomis ne sont pas distribués pour rien. La vitesse moyenne des bus dépasse rarement le 50km/h, donc les trajets sont vite longs.

A noter qu’on peut toujours réserver son bus depuis l’hôtel, très souvent sans commission (sauf à l’ET Hotel à Mandalay). Parfois le bus passe vous chercher, parfois il faut aller au terminal. Dans les petites villes, le bus s’arrête au centre, à Mandalay et Yangon, il s’arrête au terminal de bus.

Les pick-ups. Ce sont des petits camions aménagés avec deux bancs en vis-à-vis. Ils servent à transporter aussi bien des passagers que des marchandises, et souvent les deux en même temps. C’est pas cher, pas confortable, et plutôt dangereux, surtout si on se retrouve debout sur le hayon ou assis sur le toit. Mais des fois, c’est la seule solution, et c’est toujours mieux que marcher.

Un des fameux pickups

Les pirogues : le moteur est très bruyant (moteur de tondeuse à gazon), et s’il y a du vent, on se mouille, vérifier qu’un parapluie est fourni si vous n’avez pas le vôtre.

Les bateaux : les hors-bords ont la réputation d’être dangereux. Nous n’avons pris qu’un bateau lent pour une traversée d’une heure. C’est lent mais confortable.

L’avion : nous n’avons pas tenté. C’est pas au top niveau sécurité, mais c’est surement moins dangereux que le bus. Ils fonctionnent comme un bus : les bagages sont à récupérer sur le tarmac, et les avions font toujours la même boucle, et les gens descendent à leur destination. Donc il est possible d’avoir deux décolages-atterrissages pour certains trajets.

Vélo-pousse-pousse

Télécommunications

Les SIM étrangères ne fonctionnent pas. Nous n’avons pas acheté de SIM locale.

Les hôtels ont souvent internet. La connexion va de lente à très lente. Dans les cybercafés, c’est toujours très lent. Le problème sont les coupures de courant, fréquentes. En général, lorsqu’il y a un générateur, internet continue de fonctionner lors des coupures.

Nous n’avons pas eu de problème de censure. Skype, facebook et gmail fonctionnent, et tous les sites étrangers auxquels nous avons tenté d’accéder. En cas de problème, il est toujours possible d’utiliser un proxy classique ou un proxy web type https://www.polysolve.com/

Nourriture

Très variable. Excellente à Bagan et Yangon, moyenne à Mandalay, et médiocre au Lac Inlé (sauf pendant le trekking).

Niveaux spécialités, les soupes et les curries sont souvent réussis. Les curries sont préparés de manière Shan ou de manière Indienne. La recette indienne est bien meilleure.

Comme souvent en Asie du Sud-Est, les jus de fruits sont excellents.

Au petit déjeuner, lorsqu’il y a le choix éviter la confiture, qui n’est presque jamais de la vraie confiture, et demander plutot un « banana pancake ».

Au niveau des restaurants, plus le siège est inconfortable (exemple : un tabouret dans la rue), moins c’est cher. Parfois les prix ne sont pas indiqués, mais les arnaques sont rares. Moins c’est touristique, plus les gens sont honnêtes.

Excellent curry, à remarquer la hauteur des chaises et de la table

Pour choisir les bon restaux, éviter la Lonely Planet qui fait monter les prix de tout ce qu’elle touche. Le mieux est d’aller là ou il y a le plus de locaux. Il faut juste prendre en compte qu’ils mangent plus tôt que nous.

Béchamelle fritte, idéale pour l’apéro

La météo

La haute saison se siture entre novembre et février : il fait plus frais et il ne pleut pas. A partir de mars, il fait très chaud (nous avons eu 45°C à Mandalay à midi en plein soleil). Les pluies commencent entre mai et juin. Elles sont rafraichissantes, mais torrentielles, surtout au début. Au Lac Inlé et à Hsipaw, comme on est en altitude, les températures sont beaucoup plus supportables.

Les gens

D’une manière générale, les gens sont accueillants, souriants, ouverts sur le monde extérieur, honnêtes, et d’un culture totalement différente de la nôtre. Sauf à Bagan, où le touriste est considéré comme un billet de cent dollars sur pattes, et bien sûr dans les terminaux de bus, où il faut s’attendre à être harcelé.

Mais attention à l’excès de confiance, nous avons entendu parler de vols dans certains hôtels, et nous avons eu une fois une (petite) mauvaise surprise en commandant quelque chose sans avoir demandé le prix.

En tant que locuteur anglais potentiel, les touristes attirent beaucoup les étudiants désireux d’exercer leur anglais. En général c’est une bonne occasion d’en apprendre plus sur le pays. Message pour les français : faites un effort sur l’accent sinon vu le nombre de touristes français, dans quelques années tous les jeunes parlerons anglais avec notre accent.

Pratiquant d’anglais à Yangon

Pour les femmes : si vous ne voulez pas attirer les regards, mieux vaut éviter les mini-jupes et les hauts sans manches ou décoltés.

Note

Avant d’entrer dans le pays, n’oubliez pas de vous informer de la situation politique et économique : site de l’ambassade de votre pays, blogs, et surtout forums de voyage. Rien n’est stable et tout évolue vite, heureusement souvent pour mieux. Une fois à l’intérieur du pays, certaines informations sont occultées par les autorités. Si une émeute éclate dans la banlieue de Yangon, vous serez plus facilement au courant en étant à Paris qu’à Yangon.
Enfin, tout évoluant vite, les guides de voyage sont vite périmés.

Ecriture birmane, chiffres et lettres. Ne pas oublier de se munir d’une traduction des chiffres

 

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