Mandalay la suffocante

 

Nous sommes passé deux fois à Mandalay, du coup ce post est divisé en deux parties. Je vous préviens tout de suite, c’est pas la meilleure ville de Myanmar, mais les alentours valent le coup, et nous y avons trouvé un excellent restaurant.


Dès notre arrivée à la station de bus de Mandalay (à 10km de la ville), la ville annonce sa couleur : 20 personnes prennent d’assaut le bus, nous harcelant, afin de nous proposer de nous amener à notre hôtel. Mais l’avantage c’est que le prix est fixe : 6000 MMK (4.74EUR) par taxi. Le chauffeur nous amène au Nylon Hotel, où nous visitons la chambre, pendant qu’il attend devant la porte sa commission. N’étant pas convaincu (20 USD (15.40EUR) pour une chambre suintant d’humidité), nous sortons par la porte de derrière pour éviter le chauffeur et allons voir à côté le Garden Hotel, qui est légèrement mieux. Nous finissons par aller voir le ET Hotel, qui, en pleine rénovation, est la meilleur option : 25 USD (19.25EUR) pour une chambre rénovée avec climatisation (lorsque l’électricité marche). Le seul problème c’est que le personnel ne nous laisse pas sortir de l’hôtel sans avoir appelé son ami chauffeur de taxi, et si nous voulons comparer les prix, nous devons prétexter que nous allons au restaurant pour qu’il nous laisse sortir dans la rue. Mandalay ne présente pas grand intérêt : il y fait plus de 40°C, des véhicules de partout, et pas grand chose à voir. Mais ce qui est intéressant, ce sont les alentours de la ville. Nous allons à Amarapura voir la tombée de la nuit sur le U Bein’s Bridge, le plus grand pont en teck du monde. Le Lonely Planet parle de 45 minutes en vélo, nous mettons 30 minutes en taxi (12 000 MMK (9.48EUR)) dans une circulation infernale. Heureusement que nous avons choisi la bonne option.

Le plus grand pont en teck du monde

Sur le pont

Birman sur le U Bein’s Bridge

Couple sur le U Bein’s Bridge

L’ambiance sur le pont est sympa, de nombreux promeneurs, quelques touristes (nous en avons compté 5), et surtout un nombre incalculable d’adolescents moines, qui ont les hormones en pleine ébullition.

Moines adolescents

Se tenir par l’épaule est un signe d’amitié en Birmanie

Barque au pied du U Bein’s Bridge

Nous allons repasser à Mandalay plus tard, car notre avion part de cette ville, donc nous réservons les autres visites pour plus tard et demandons à notre hôtel de nous réserver un bus pour Hsipaw. Mal nous en a pris, car l’hôtel prend une commission de 1000 ou 2000 Kyatts, ce qui n’est pas énorme en soit, mais le problème c’est que les autres hôtels ne prennent aucune commission. Et surtout il nous dit de nous présenter à l’agence de bus à 13h pour un départ depuis le terminal de bus à 14h30. Finalement nous partirons à 15h30 après avoir attendu 1h30 à l’agence et 1h au terminal de bus.


Mandalay, le retour

Cette voiture n’aura pas froid

Nous revoilà à Mandalay, qui n’est pas notre ville préférée à Myanmar. Grâce à la pluie, il fait quand même légèrement moins chaud que 3j avant. Mais on est toujours à 45°C au soleil l’après-midi. Nous revenons à l’hôtel « ET Hotel », qui reste quand même le meilleur rapport qualité-prix. Les travaux de rénovation ont avancé, mais nous avons toujours du mal à comprendre la logique birmane : le carrelage a été refait à neuf, et les ouvriers s’attaquent désormais à repeindre les grilles des fenêtres qu’ils démontent, posent sur des cartons trop petits pour protéger le sol et repeignent, tout en tâchant allègrement le carrelage neuf. Et surtout, sans enlever les traces lorsque la peinture est encore fraîche. Nous sommes peut-être un peu trop maniaques.

Tracteur à Mandalay

Pick-up

L’intérêt de Mandalay, ce sont surtout les alentours, mais nous décidons quand même de donner une chance à la ville. Nous allons voir les murailles du fort, qui possède quatre entrée, dont trois interdites aux étrangers. De plus il faut payer la visite 10 USD (7.70EUR), donc nous nous contentons des murailles. Le fort est immense : un carré de 2km de côté, et à l’intérieur on trouve surtout des arbres, avec un palais, qui paraît minuscule, au milieu de ce parc de 4km².

Fort de Mandalay, qui fût déplacé pierre par pierre depuis l’ancienne capitale d’Amarapura

Fort de Mandalay

Nous visitons ensuite la Mandalay Hill (colline de Mandalay), dont l’entrée se trouve au Nord-Est du fort. L’intégralité de la montée au sommet a été aménagée avec escaliers, temples et stupas. Il faut donc se déchausser à l’entrée, gardée par deux immenses statues de lions. Heureusement, tous les escaliers sont à l’ombre, donc on ne se brûle les pieds qu’arrivé au sommet. Il y a 200m de dénivelé donc la montée dure un petit moment, et à chaque temple nous croyons que c’est celui du sommet. Cet endroit a une ambiance particulière, et nous ne serions pas saturés niveaux temples bouddhistes, nous l’aurions mieux apprécié. Au sommet, nous avons une belle vue sur Mandalay (qui n’est elle même pas très belle), au coucher du soleil. Je discute avec un moine-étudiant en anglais, qui veut s’entraîner un peu. C’est fou le nombre de gens que nous avons rencontrés voulant parler avec nous pour travailler leur anglais. A un moment de la conversation, il s’excuse pour le mauvais état de son pays, mais il ajoute que depuis que la gente militaire s’est calmée, Myanmar va de mieux en mieux. Je lui dis qu’un jour sûrement, Mandalay sera comme Bangkok. Pour lui l’Europe est jolie grâce aux bâtiments et Myanmar grâce à la nature. Je lui dis qu’il a raison et omet volontairement de lui dire qu’en Europe nous avons aussi une nature parfois spectaculaire.

Gardiens à l’entrée de la Mandalay Hill

Bouddha attestant la terre, sur la montée de la Mandalay Hill

Différentes postures de Bouddha, sur la montée de la Mandalay Hill

Dédicaces dans l’un des temples de la Mandalay Hill

Statue sur la Mandalay Hill

Sommet de la Mandalay Hill

Moine méditant au sommet de la Mandalay Hill

Nous finissons la journée chez Nay, un super restaurant de rue. Ce sont sûrement les tabourets les plus petits sur lesquels nous auront mangé, à 20cm du sol. Mais la nourriture rattrape le reste, à base de Chiapatis (souvent appelés Nan dans les restaurants indiens) préparés sur place, et de curries longuement mijotés. Sans parler du prix: 2700 MMK (2.13EUR) pour les deux.

Restaurant Nay

Le lendemain, nous décidons d’aller à Mingun, petit village à 11 km de Mandalay, accessible en 1h de bateau. Encore une fois je regrette d’avoir laissé le matériel de Kitesurf à Bangkok, car la rivière est large et le vent souffle dans le sens contraire du courant. Et elle a l’air propre, au moins du côté de Mingun puisque des gens s’y baignent.

La Jetée des touristes

Nous arrivons donc à l’embarcadère, qui est en fait un immense terrain vague faisant office en même temps de décharge publique, de port de marchandises, et de port de passagers. Nous prenons le bateau touristique de 9h, accompagné de 4 autres passagers. La traversée est paisible, et il y a de la place sur le bateau car, déjà nous ne sommes pas nombreux, et le pont inférieur sert de salon-chambre à coucher au capitaine et à sa famille.

Fenêtre

Les bateaux servent aussi de maison

Pirogue à voile sur l’Ayeyarwady

Marta débarque à Mingun

Mingun nous rappelle en certains point Bagan : la ville vit essentiellement du tourisme, et comme nous ne sommes pas nombreux en cette saison, mais que les commerces/restaurants/taxi à bœuf, fonctionnent encore, nous nous sentons légèrement harcelés.

Toilettes pour touristes

Au niveau monuments, ça commence par le temple de Pahtodawgyi, qui n’a jamais été fini, et qui ressemble à un immense cube de briques lézardé avec sur chaque face une minuscule chapelle.

Devant le plus grand tas de briques du monde

Ensuite nous nous rendons à un second temple, où les fidèles vénèrent Le Grand Sayadaw, qui fut capable de réciter par cœur 16000 pages de textes canoniques bouddhistes.

Le gars qui récitât 16000 pages de texte

Le deuxième record de Mingun, après le tas de briques le plus grand du monde, c’est la cloche la plus grande du monde (en fait elle est en deuxième position). Nous y rencontrons une étudiante avec ses amis qui nous parle en nous posant les questions basiques, mais dans un anglais parfait.

Devant la cloche de Mingun avec le groupe d’étudiants rencontrés sur place

Pour finir nous voyons le temple de Hsinphyumae, très joli, qui a le record du sol le plus brûlant, et comme d’habitude, il faut se déchausser.

Marta dans le temple Hsinphyumae

Pagode Hsinphyumae

En attendant l’horaire de retour du bateau, nous commandons deux boissons fraîches sans demander le prix à l’avance, étant habitués au caractère honnête des birmans (hors chauffeurs de moto ou Taxi). Nous nous retrouvons à payer un peu moins du double que le prix habituel, on a vu pire comme arnaque !

 

Marta à Mingun

Nous sommes de retour à 13h à Mandalay, mais nous décidons de zapper la visite de Sagaing, qui déjà coûte assez cher, entre la taxe gouvernementale de 10 USD (7.70EUR), le ferry, et la location de calèche, et qui surtout ne présente rien qu’on ait déjà vu.

Nous décidons d’aller manger dans un restaurant « de luxe ». Ayant déjà marché 40min à l’aller, et le taxi étant trop cher, nous prenons un tuk-tuk : une bicyclette-side-car où nous montons tous les deux. A peine montés, nous nous sentons gênés de faire pédaler une personne plus âgée que nous en plein soleil à plus de 40°C, du coup nous lui donnons plus que le prix négocié au départ.

Au restaurant de luxe, nous y mangeons très bien, aussi bien qu’à Nay, mais en payant 3 fois plus cher. Le prix du confort ! Si en France, le prix d’un restaurant est justifié surtout par la sauveur des plats, à Myanmar, le décors, le confort, la propreté, comptent plus que le goût.

Nous prenons également une glace (faite maison je suppose), au Nylon Ice Cream Bar, qui disposent d’un générateur pour faire fonctionner les congélateurs lors des coupures de courant (environ 30% du temps à Mandalay).

Notre dernier jour à Myanmar est dédié au trajet jusqu’à Bangkok. Nous allons à l’aéroport (1h de trajet pour 45km), avec un taxi partagé que nous avons réservé la veille (5000 MMK (3.95EUR) par personne). Il me rappelle l’aéroport d’Ajaccio : il n’y a que 2 vols ce jour ci : un domestique et un international. Il aurait la capacité d’en accueillir beaucoup plus, et ça sera peut-être le cas avec le développement de la ville. Nous changeons les Kyatts qui nous restent. Le taux de change est correct, nous perdons moins que le jour où j’ai changé les dollars australiens en dollars américains.

A bord de l’avion d’Air Asia, à nous retrouvons un peu de la Thaïlande : la manière de saluer de l’équipage, les lettres Thaï, il ne manque plus que l’hymne du roi.

Notre avion de retour

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