En dehors des plages, Bali c’est surtout sa culture unique, un hindouisme propre à l’île qui fait tout son charme. Pour les balinais, la religion passe avant tout et ils dépensent une bonne partie de leur temps et de leur argent dans les rites hindous. Ça commence par les petites offrandes que l’on trouve sur les trottoirs devant les portes des maisons, des boutiques, des stations services, et même sur les scooters… D’ailleurs si jamais par mégarde vous marchez dessus, pas la peine de vous sentir excessivement gêné ce n’est pas grave. Pour eux ce qui compte c’est de faire l’offrande, ce qui se passe ensuite leur est égal. Il y a également de nombreuses statues au bord des routes, toujours habillées soit d’un damier noir et blanc, soit d’un drapé jaune, soit des deux en même temps. Et à chaque pont, il y en a 4. Les fêtes rythment l’année, à une fréquence si élevée que le enfant n’ont pas de vacances scolaires, les jours fériés, 23 par an, suffisent.
Nous avons de la chance, notre séjour à Bali tombe pendant la plus grosse fête de l’année : le nouvel an, appelé Nyepi. Pour y assister, nous nous rendons au cœur de la culture balinaise, dans la ville d’Ubud. Nous y réservons 3 nuits en chambre d’hôtes chez Wena Homestay (150000 IDR (11.55EUR) la chambre pour deux, petit déjeuner inclus).
Le jour de Nyepi est très particulier à Bali : chacun est censé rester méditer chez soi, du coup tout est fermé. Vraiment tout, même l’aéroport international de Denpasar. Et personne n’a le droit de sortir dans la rue, hindou ou non. La « Pecalang », la police locale, qui eux par contre ont le droit de sortir dans la rue, veille et donnent même des amendes (50000 IDR (3.85EUR)) et raccompagnent chez eux les fugitifs. Donc le jour de Nyepi en lui-même n’est pas passionnant. Ce qui est intéressant, c’est la veille. Ça commence en fin d’après-midi. Nous voyons nos hôtes faire le tour de la maison et du jardin, le mari avec une torche enfumant tout ce qu’il peut et son épouse le suit en tapant une cuillère dans une casserole afin d’éloigner les mauvais esprits.
Nous nous rendons ensuite au centre ville, à deux pas de notre hébergement afin d’assister à la procession. Les chaises des notables sont déjà installés, mais nous arrivons suffisamment tôt pour pouvoir s’asseoir au premier rang sur le trottoir. La procession, c’est un mélange de semaine sainte (comme on peut encore le voir en Espagne, en Italie ou au fin fond de la Bretagne) et de carnaval. Les balinais on passé des mois à préparer des grands personnages en carton-pâte, les Ogoh-ogohs, qu’ils portent sur des structures en bambou. Ils les font défiler en dansant et chantant, souvent accompagnés d’un spectacle, genre comédie musicale, avec un gentil, un méchant, un roi, un prince et une princesse. Tout le monde participe, des enfants aux vieillards. L’ambiance est bon enfant, même si certains sont déjà alcoolisé alors que la nuit n’est pas encore tombée. Nous n’avons pas tout compris, mais apparemment les Ogoh-ogohs représentent chacun un esprit, et plutôt un mauvais esprit. Nous avons droit au mauvais roi alcoolique, à la luxure, représentée par une femme blanche en tenue sado-maso, à la grossesse non-désirée, avec une longue mise en scène, avec la perte de la virginité représentée par un cracheur de feu enflammant un drap blanc, et le Ogoh-ogoh en forme de bébé gigantesque. Chaque quartier défile un par un, avec son t-shirt imprimé pour l’occasion, ses Ogoh-ogohs et son spectacle. La procession terminée (au bout de 4h), on brûle certains Ogoh-ogohs et tout le monde va prendre un ou plusieurs verres.
Du coup la journée du lendemain passe plus vite, car tout le monde a la gueule de bois. Et nous pensions que les locaux allaient tous méditer toute la journée, surtout que notre hôte est responsable du bagnard (responsable du quartier), et a l’air très pieu. Rien de tout ça, ils vivent normalement, l’unique différence est qu’ils ne sortent pas et qu’ils dînent plus tôt pour ne pas avoir à utiliser l’électricité la nuit (en tant que touriste nous avons le droit d’allumer la lumière, tant qu’on ferme les rideaux pour que ça ne se voit pas trop depuis l’extérieur. Et heureusement, internet n’est pas coupé ce jour-là.
Une chose à voir à Ubud, c’est son marché. Destiné autant aux touristes qu’aux locaux, c’est un vrai labyrinthe, avec des étals de vêtements en soie à côté des stands de poulet frit. Attention, les vendeurs sont très superstitieux et pour eux la première vente augure du reste de la journée. Ils seront du coup très insistants pour vendre le matin. L’avantage c’est qu’on peut négocier des meilleurs prix. Il faut être près à marchander, le prix initial proposé correspond à entre 10 et 2 fois le prix réel. Ensuite, si c’est sa première vente, le vendeurs bénira surement le reste de sa marchandise avec les billets que vous lui avez donné.
Au niveaux restaurants, Ubud a une bonne offre. Je recommande Saya Warung, rue Gautama, où le cuisinier/serveur/propriétaire cuisine des plats typiques dans une cuisine de la taille d’une cuisine de camping-car. Etant donné qu’il y a maximum 10 couverts, il vaut mieux réserver ou venir tôt. Dans la même rue, Melting Pot est pas mal non plus, tenu par une française. Il y a également moyen de trouver de la cuisine internationale, nous avons mangé dans un restaurant d’inspiration mexicaine très correct.
Nous sommes allé à l’immanquable Kecak danse : c’est un spectacle de danse traditionnelle avec une quarantaine de danseurs/chanteurs. Pas d’instruments de musique, tout est fait à la voix. Comme pour la procession des Ogoh-ogohs, ça raconte une histoire, qu’on ne comprend pas forcément si on ne parle pas indonésien. Le prix : 70000 IDR (5.39EUR)