C’est un plaisir de débarquer dans les Cameron Highlands : il y fait frais, autour de 25°C. A 1400m d’altitude, on a plus de 10°C de moins qu’à Kuala Lumpur.
Nous logeons à l’hôtel Height Mentiggis, à Tanah Rata, cher mais confortable. Aussitôt arrivés, nous allons chez le médecin. Comme d’habitude en Malaisie, il parle parfaitement anglais. Il prescrit à Marta des antibiotiques plus forts que ceux qu’elle avait eu à Kuala Lumpur, et son otite disparaît en quelques jours.
Nous prenons part à une excursion à la journée à la Mossy Forest et dans les champs de thé. Le guide connaît maîtrise parfaitement son sujet, mais semble toujours énervé, sans que nous sachions précisement pourquoi. Peut-être en a-t’il marre de trimballer dans la forêt la jeunesse dorée d’Amérique et d’Europe. En effet, on trouve en Malaisie de nombreux étudiants, voyageant de quelques mois à une année aux frais de leur parents. C’est sûrement mieux pour eux que de rester à Versailles (ou équivalent), et s’ils sont souvent au début de leur périple condescendants et égocentriques, voyager leur ouvre certainement l’esprit.
La Mossy Forest, certainement l’endroit le plus froid et le plus humide de Malaisie est un enchantement. Le sol est mou sans être boueux, et c’est vert, très vert. Nous voyons la plante phare du coin : les Népenthès, plantes carnivore ambivalente : certains insectes y pénètrent, boivent le liquide sucré et toxique secrété par la plante et s’y noient avant d’être digérés. D’autres ne boivent qu’une petite quantité de liquide et entrent et ressortent de la plante sans problème. La plante a été identifiée comme nécessaire à l’équilibre de l’écosystème de la Mossy Forest, mais malheureusement c’est une plante qui est trop souvent cueuillie. On n’en trouve plus au bord des routes comme auparavant, ni aux abords des sentiers fréquentés et c’est pour ça que l’agence qui organise l’excursion a créé son propre chemin de randonnée.
Nous allons voir ensuite les champs de thé. Laissée à l’état naturel, la plante du thé ressemble à un petit arbre. Mais cultivé, elle prend la forme d’une haie d’environ 80cm de haut, car chaque année, les feuilles de la partie supérieure sont récoltées. Auparavant ça se faisait avec des ciseaux taille-haie, maintenant les travailleurs utilisent une sorte de grande tronconeuse portée à deux, ou des machines type moissonneuses-batteuses spéciale thé dans les champs plats. Mais à cet endroit, aucun champ n’est plat, c’est impressionnant de voir des pentes à 30° couverts de buissons de thé, et d’imaginer à quel point la récolte doit être difficile avec cette pente.
Nous nous attendions à sentir une odeur de thé émaner des champs. Mais lorsqu’on s’approche, les feuilles s’avèrent n’avoir aucune odeur particulière. Juste la même odeur que pourrait avoir une feuille de platane ou de chêne. Pour obtenir l’odeur et la saveur caractéristique du thé, il faut broyer les feuilles, les laisser fermenter, puis les faire sécher (maintenant les feuilles sont même pré-séchées avant le broyage pour éviter tout pourissement lors de la fermentation).
Le guide nous explique que le thé vient de Birmanie, où les feuilles étaient consommées telles quelles bouillies dans l’eau comme boisson énergisante.
Nous nous renseignons pour voir la fameuse Raflessia, une sorte d’énorme fleur qui pousse comme un champignon, exahltant une odeur de viande pourrie (et qui ressemble à un gros morceau de viande à l’état de bourgeon). Il n’y a pas de saison pour la Raflessia, cependant, lorsqu’elle fleuri, elle ne dure que quelques jours. Et c’est une plante plutôt rare. Du coup, les excursions pour voir la Raflessia s’organisent ainsi : un guide identifie un endroit où une Raflessia est prête à fleurir, il va la voir tous les jours, et le jour où elle fleuri, une excursion s’organise.
Lorsque nous arrivons une Raflessia s’aprête à fleurir, mais il nous faudra attendre deux jours pour qu’elle fleurisse. Nous contractons une excursion avec Kang Tours. Le jour J nous attendons à notre hôtel. Passe une demi-heure, le réceptioniste de l’hôtel appele l’agence. Pas d’inquiétude, le chauffeur va passer. Une autre demi-heure plus tard toujours rien. Nous nous rendons à l’agence, et le chauffeur nous a tout simplement oublié. Pas très professionnel sachant qu’en plus nous avions téléphoné. Nous récupérons notre argent et pour ne pas perdre la journée, nous faisons la randonnée 9 et 9A. Ca ne vaut pas la Mossy Forest, mais c’est une agréable rando quoiqu’un peu difficile : dévers boueux, pentes fortes… et qui passe au milieu des champs (pas de thé cette fois-ci mais des champs maraîchers).
Niveau culinaire, mise à part bien sûr le thé qui sent très bon, rien de remarquable. Nous tentons le fast-food musulman de la chaîne « Marry Brown », et nous nous demandons de quoi est fait le poulet du hamburger. Une chose à tenter quand même : aller à un des restaurants indiens et commander une « Banana Leaf » : une feuille de bananier sur laquelle est servit un peu de tout.
Le soir nous partons pour notre dernière destination en Malaisie, l’île de Penang. Nous prenons le bus : moins cher que le mini-bus, et qui est réputé conduire moins dangereusement. Il faut juste se rendre à la gare routière (5min à pieds). Le bus nous dépose au terminal de bus de Georgetown (la principale ville de Penang) à 15min à pied des hôtels.